Lyon, le 27 Avril 2020,
Chers amis lecteurs d'hondurasparcoeur.com,
Nous venons de recevoir d'Isidora VELASQUEZ, présidente de Fuprodesh, la copie du courrier qu'elle a adressé à l'ensemble des familles bénéficiaires du Centre La Cuesta2. Nous le reproduisons ci-dessous.
Aujourd'hui a eu lieu la 4° distribution de vivres, qui, cette fois, concernait 33 foyers, car les familles des tuteurs en ont bénéficié également, sur la suggestion de Katherine, et en accord avec Tegucigalpa - La Favorite.
Isidora avait rédigé à l'attention des familles des bénéficiaires le texte ci-dessous. Comme de nombreuses mamans n'ont pas de téléphone, il a été demandé à Yahaira d'en faire la lecture à tout le groupe, et cela a été un moment très intense.
A distance, nos éducateurs restent en lien avec les enseignants et coordonnent avec les mamans le suivi des devoirs des enfants. Ils sont impatients de voir dans quel état ils retrouveront tout leur petit monde quand arrivera le dé-confinement.
Parallèlement au courrier adressé par Isidora aux familles, nous avons reçu des mamans une charmante lettre que nous reproduisonsd ci-dessous.
Philippe HARDOUIN
Chers compagnons de lutte en faveur d'un peu de dignité pour ceux qui, dans la vie et sur ce morceau de terre, se sont vus refuser leurs droits les plus élémentaires, chers camarades en charge de réaliser ce rêve construit grace aux efforts de ces amis qui de loin nous voient avec le regard de leur coeur, chers amis de La Cuesta 2, garçons et filles et vous les jeunes, avec qui nous désirons faire de ce rêve auquel nous aspirons tant une réalité : vous voit grandir, vous voir lutter et vous voir réussir à construire une vie digne, une communauté solidaire et capable de fournir les meilleures chances à chacun, vivant sans égoïsmes, sans jalousies, sans peurs, une vie libre pour penser et agir sur la voie d'une harmonie avec la planète qui nous a été confiée pour en profiter et pas pour la détruire.
Cette pause est le moment de repenser la façon dont nous agissons, la manière dont chacun de nous contribue par ses actions de construction ou de destruction. C'est une opportunité de reprendre les choses en main pour qu'à partir de maintenant nous soyons ce grain de levain, cette hirondelle qui, même si elle est seule, fait arriver le printemps, ce cœur impatient de voir le positif autour de nous, cet esprit de solidarité qui ne laisse pas tomber son prochain dans les moments de difficulté, même si parfois nous pensons que cela n'en vaut pas la peine. Faites le bien et ne souciez pas du qu'en dira-t-on, pensons à ce que nous ressentirons après ce petit acte de solidarité, d'humanité que nous faisons tous les jours, ce partage d'une galette, avec qui en a besoin de la moitié pour avoir quelque chose dans le ventre. C'est la vie, c'est cela avoir la vie, le corps qui nous porte, ce n'est qu'une coquille, qu'on peut embellir de petites choses, de petits actes.
Je vous y invite, soyons positifs et réactifs dans toutes les situations, et ensuite nous serons entourés d'amis qui nous tendront la main lorsque nous serons en difficulté. Réjouissons-nous des réussites et des joies des autres et nos cœurs déborderont de joie et nous vivrons tous de meilleurs jours. Soyons la communauté qui se démarque par son unité entre voisins, par la solidarité, par les efforts partagés, pour les réussites obtenues, car on y sent qu'il y a de la force et de la vie en abondance. Rendons grâce chaque jour, même pour les contrariétés que nous donne la vie, car de cela même nous apprenons à être plus forts, réjouissons-nous pour la fleur que nous avons vue naître de la plante disgracieuse que nous voyons chaque matin, pour les papillons qui s'approchent de cette petite fleur, pour les petits oiseaux dont personne ne peint les plumes, mais qui nous montrent fièrement leur beauté, eux qui sortent tous les jours pour chercher leur pitance, sans se battre pour leur réussite ou pour comparer leur beauté. Chacun de nous est unique, et il nous faut seulement chercher et garder ce qu'il y a de bon dans notre cœur, mais aussi chercher et jeter, ce qui nous fait du mal.
Ne pensez-vous pas que ce temps de pause qui nous a été donné peut nous servir à quelque chose ? Je vous laisse y réfléchir, y penser et y répondre. Je vous propose d'écrire ce qui nous rend malheureux, ce qui est dur pour nous, ce qui nous fait échouer et trébucher; et puis, ensuite, de le brûler symboliquement. Cet esprit du savoir vivre en communauté, prenons-en, retirons-en force et élan, et écrivons au programme des activités de la journée, dans notre emploi du temps permanent, ce que nous pouvons accomplir avec enthousiasme.
Courage à toutes et tous. Grâce aux tuteurs et aux mères, parce qu'ils ont été attentifs à faire bénéficier la collectivité du travail éducatif, nous sommes tous main dans la main et nous continuerons. Nous nous verrons après la fin de cette période et nous pourrons nous étreindre, ce dont nous avons tant besoin . N'oublions pas que nous sommes une grande famille.
Je vous salue avec toute mon estime et mon affection au nom des membres de FUPRODESH et de nos amis incomparables qui nous bercent de loin avec leur affection et leur soutien, malgré le fait qu'eux aussi, comme nous, partagent encore cette pause dans le confinement.
Merci à tous d'essayer d'entrer dans cette activité avec toute votre volonté, comme si nous étions ensemble en promenade dans l'univers,
Isidora VELASQUEZ
Présidente de FUPRODESH
Et voici la lettre des mamans ...